jeudi 11 octobre 2007

Messe basse

Athée, agnostique, j'ai été à la cérémonie religieuse pour ma grand-mère. Toute ma famille paternelle était là. Et tant de monde aussi. Des inconnus qui la connaissaient, eux. Comment aurais-je pu, moi, la connaître, ayant rompu presque tous les liens avec cette famille, ce clan fermé et étrange, tout en étant attirant et intriguant. Ma famille fascine ceux qui n'en font pas partie. Le goût du soufre. Les "histoires" qui l'entourent.


J'y ai été parce que de toute façon je n'aurais pas pu travailler aujourd'hui. Mais je n'ai pas pu approcher ce cercueil, la sachant dedans. La mort est ma plus grande angoisse. Matérialisée aujourd'hui. En plus s'approcher d'elle, c'était m'approcher d'Eux. Le clan. Mon père, si blanchi en quelques semaines, ne m'a pas regardée, pas vue. Et dès la foule en branle dans la nef pour apporter un dernier signe à la mamie, j'ai déserté l'église. Ne pas recroiser ce regard bleu azur froid. Comme il y a quelques mois, au tabac de ma ville. Il m'avait ignorée, peut-être pas reconnue, cela m'avait mortifiée.


J'ai été chercher moi-même un acte de décès à la mairie pour ne pas avoir à le demander à un oncle ou une tante. Toute ma famille maternelle était là aussi. Ma mère a même "tapé" la bise à mon père, effondré. Mon autre mamie m'est apparue telle qu'elle est et comme je refuse de la voir: petite, fragile, très âgée.

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