dimanche 16 décembre 2007

crise de foi



Plus jeune, je pensais que je méritais d'être heureuse et que je le serai un jour quand je serai grande, que je gagnerai bien ma vie... C'est pas gagné.


Je pensais que l'homme que j'aimerai serait formidable, forcément, qu'on se comprendrait, et que d'un regard nos pensées n'auraient aucun secret l'un pour l'autre.


Moins jeune et en couple depuis quelques mois ou années, j'ai compris que le bonheur n'était pas obligatoire. Que le couple n'était pas forcément du bonheur pur.


Quand Christophe m'a quittée, je croyais que ça y est, j'en étais débarassée, et qu'enfin je pourrais prétendre à être heureuse, que je ne penserais plus à lui.




Mais là tout déraille... et je ne crois plus en rien.


Mon ex me harcèle, et défoncé passe coups de fils sur coups de fil, m'envoie des textos où il m'insulte. Il va être père dans quelques jours, vit avec une autre, et continue de me pourrir la vie. Je n'ai pas l'envie de le provoquer en portant plainte alors je me tais. Souffre en silence. Pas envie de changer de numéros. Sinon ce serait me couper encore un peu plus des autres. Il me gâche fréquemment la soirée. Ou la nuit.


Je retombe sur une photo de nous deux, et je pleure, je ne parviens pas à la déchirer ni à la jeter et quand je la regarde une boule encombre ma gorge.


C'est très con mais il me manque. Le gentil garçon, cheveux presque rasés, qui me tient la main et qui sourit avec moi à l'objectif, en me tenant fermement la main, l'autre protectrice sur la tête, me manque. Je porte la montre qu'il vient de m'offrir (j'ai su plus tard qu'il avait piqué l'argent à sa grand mère, étant alors à l'armée et bouffant sa solde pour revenir me voir tous les weeks-ends, quitte à se faire accuser de désertion. me surveiller. On venait de fêter chez une amie à moi mon anniversaire avec elle et mon autre amie de l'époque, l'Infirmière. On avait pu dormir ensemble chez elle, son lit de jeune fille étant un refuge quand ma famille le rejetait et que moi je m'en coupais pour vivre avec lui. J'avais tout juste 19 ans. 25 kilos de moins. Plein de projets. Des envies communes. des douleurs communes. Mais ça ne suffit pas pour être heureux. Oui, il me manque. Lui ou l'idée qu'à cette époque j'étais amoureuse-conne et presque heureuse.


Alors quand hier l'ami du Magicien me propose une sortie avec eux après un diner chez lui avec Frimousse je refuse. Et me réfugie dans les bras d'un homme qui ne compte pas pour moi. Me faire caliner, essayer de tout oublier. Dur... Besoin d'un bras protecteur sur ma tête. D'avoir juste l'impression une nuit d'être aimée, désirée.




Frimousse me dit que si je souffre autant en ce moment c'est que je progresse, que je m'avance peu à peu vers la guérison. Tous mes sentiments sont exacerbés en fait. Les bonheurs sont momentanés mais semblent infinis. Les douleurs diffuses ou criantes. Mais je ressens de nouveaux des émotions. Des larmes roulent de nouveau sur mes joues. Je suis vivante, mon coeur semble se réveiller. Ca fait peur.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Pleure un bon coup...
Puis range-là, cette maudite photographie..
Oublie donc ce mec... Passe au suivant et raconte nous...
Ne te laisse pas aller, et surtout... ne te précipite pas sur le premier venu quand tu as un coup dur, c'est pas bon pour ton estime de toi, tu t'en rends bien compte...
pensée affectueuse
Laura

Unknown a dit…

hé bé, ce doit être un post important car c'est la première fois que l'on a droit à une photo.

Petite astuce au cas où tu ne l'as connais pas car j'ai moi aussi eu des emmerdeurs nocturnes par téléphone...applique une sonnerie personnalisée à son numéro qui ne fait aucun bruit afin de ne pas te réveillé quand tu dors.

Le meilleur moyen, selon moi, de se débarrasser des harceleurs est de les oublier.

Victor Vilain a dit…

Ce post m'a touché. Alors même si les jours ont déjà passé, je te le dis, et je le sais de source sûre : on guérit de tout, plaie d'amour n'est pas mortelle. Solidaire ...