dimanche 19 août 2007

Souvenirs, Souvenirs....

L'autre soir, je suis sortie avec toute une joyeuse bande, collègues et amis des collègues. Resto, bar, boite, after... Que cela faisait longtemps que je n'étais pas sortie en ville jusqu'au petit matin... Mais nulle part je ne me suis sentie très à l'aise... Les groupes étaient déjà formés. Je n'étais qu'une pièce rapportée. Je n'arrivais pas à m'amuser, je ne devais pas boire car je conduisais, la voiture de ma mère en prime! Tous se foutaient de tout, buvaient, riaient. Pourquoi ne suis-je à l'aise que lorsque le groupe n'est que de deux? J'aime avant tout parler, échanger... Mais j'ai découvert une joyeuse bande, revue à la faveur d'un dîner chez une collègue que je connaissais peu et que j'ai découverte ce soir-là. Tous ses amis m'avait appréciée et même un des garçons voulait mon numéro de téléphone. Elle nous avait invitée chez elle, fait un dîner merveilleux. Personne ne m'avait prévenue, on sortait en boite après! J'ai suivi, mais cette fois, cela a été pire, je me suis même limite emmerdé. Je ne voulais pas danser, mal habillée, engoncée à cause de mes kilos en trop... et puis les boites me faisaient si peur, à l'époque, sortir voulait dire engueulade, scène et coups qui pleuvaient sur moi, malgré mille promesses renouvelées... Jamais je ne buvais, il me fallait être sobre pour maîtriser la bête. Ils étaient souriants, j'ai prétexté la fatigue et suis rentrée chez moi tôt (à 3h tout de même), je pleurais en chemin. S'étourdir par les soirées en groupe, avec plein de monde autour, ne me distrait pas de ma solitude, cela la renforce, car je ne me sens pas intégrée à ceux qui s'amusent et rient, de la même façon que baiser à droite à gauche ne me fait pas oublier mon coeur vide et mon manque d'affection. Mon manque de tendresse. Mon besoin maladif d'avoir des attentions pour un être aimé.
En même temps cela me referait peur d'avoir un mec stable. Vendredi soir, j'étais au resto ("encore?!" "et ton régime?") avec le magicien, il m'a raconté une frasque de son passé, une soirée douleureuse qui avait fini en beuverie où il avait un peu dégénéré. Cela m'a rappelé Christophe. Il parlait et les images défilaient devant mes yeux. Le soir de mon anniversaire. Mes 25 ans je crois. On était sorti en groupe restreint (forcément les amis mettaient le large, avec ses tendances alcooliques) tout s'était bien passé. puis sur le retour, comme si un diable sortait de sa boite, le voilà qui m'insulte, me gifle, tire le frein à main alors que je conduisais. Ma voiture qui part dans le décor. Il sort de la voiture, et part, après avoir pris les clés de la voiture, et les avoir jetées dans un buisson, au loin. Il n'avait pas aimé comment un serveur m'avait souri, quelques trois heures plus tôt. Et puis surtout j'avais refusé de le laisser conduire. il avait tellement bu! Il partait, en pleine campagne, ma voiture à moitié sur la chaussée. Et moi, la conne de service, la serpillière de bas étage, qui l'appelle, et qui pleure. Qui rampe pendant une heure dans les ronces, trouve ses clefs et repart, la voiture allait bien, heureusement. J'étais remontée, mais ça allait. Je rentrais chez nous, j'avais peur qu'il ne fasse une bêtise. Je ne pensais qu'à lui, à ses problèmes, je m'oubliais. J'oubliais que c'était mon anniversaire, une soirée que je voulais heureuse. Comme cadeau je lui avais demandé d'arrêter de boire, il m'avait acheté des robes, taille 38 alors que je faisais du 42, en commentant haut et fort devant tous: "comme ça tu le mettras quand tu seras enfin moins grosse comme une vache"... Un ou deux kilomètre plus loin, je le vois qui marche sur le bas côté, il fait du stop, titubant, il me voit m'arrêter, il va sur le côté de la route et lance un énorme bloc de cailloux sur mon pare brise. Arrache le rétro de mon côté. Je suis pétrifiée. Une voiture s'arrête, des hommes, qu'il engueule copieusement, la voiture repart. Je ne sais plus quoi faire. J'ouvre la vitre, il tente de m'étrangler, je repars en faisant crisser les pneus. Je m'arrête plus loin. Essaie de lui parler, de le calmer. Il m'insulte. je ne sais plus comment faire... Appeler la police? Non, il se vengerait. J'oubliais tant que les lois existaient, que ce qu'il me faisait n'était pas normal.... Finalement je fais un bon kilomètre et l'attend, sur un trottoir. Il arrive doucement. il s'est calmé, il me crie des menaces, il accepte de repartir avec moi, mais seulement si il conduit, je cède. je descends de la voiture il me gifle, je tombe par terre, à moitié assommée. Il me tire par le bras, me fait remonter en voiture, nous arrivons quelques centaines de mètres plus loin, il me redemande de conduire, il voit double...Il vomit copieusement par la fenêtre durant une partie du trajet. J'arrive chez nous, doucement, sa tête repose sur la boite à gants, je le réveille, l'oblige à monter au troisième étage sans ascenseur... Il se pose à terre, sur la terrasse, saoul, et ronflant déjà. Il réclame une bassine, revomit, je lui apporte un oreiller et une couette. 2h du matin. Je me suis alors bourrée de somnifères, ai dormi tout le lendemain. Au réveil, Christophe était parti laver la voiture et chercher des croissants, et venait la bouche en coeur me dire qu'il était désolé, que cela n'arriverait plus.
Mes larmes coulent ou vont le faire, je quitte précipitamment la table du diner, laissant mon "cavalier" un peu surpris, je vomis mes tripes dans les WC, me sèche les larmes. Vite, ne pas être démasquée. Cacher toujours ses sentiments, ses terreurs. Christophe m'a déjà fait tant de mal, je ne veux laisser apparente aucune faiblesse. Ni gêner des gens qui n'y sont pour rien... Je regagne la table, je lui explique que son histoire était triste et m'avait juste évoquée l'alcoolisme de mon ex compagnon, il est navré, mais est à cent mille lieux de comprendre ce que je viens de revivre, involontairement, par sa faute...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut mademoiselle trentenaire..

Je redépose un comm. Mon premier n'a à priori pas fonctionné ! Sacré souvenir que celui que tu nous racontes. Ca n'a pas l'air d'être la grande forme ! Ne te laisses pas aller, tu trouveras celui que tu cherches ! En attendant, je vois par ailleurs qu'msn est un de tes alliés. Si tu veux chatter, no pb ! A +. Bises.

esperanza a dit…

détrompe toi Xphénix... Ecrire cela me permet d'évacuer des souvenirs pas très gais... A réaliser à quel point cela va mieux... Et puis les remontées de souvenirs, je ne sais pas toi, mais on ne peut rien faire contre!